L’indonésie : Dwi, le batik

En 2014, après un séjour de quelques jours à Jakarta, j’ai décidé de prendre un avion et d’aller dans le centre de l île de Java. Je suis arrivée dans la frénétique yogyakarta, appelé par les habitants Jogya…encore quelques kms me séparaient de ma destination finale : le petit village de Candirejo où je logerai dans une famille. Voici le récit de ce séjour inoubliable en rencontres et en découvertes de marque et de fabrication de tissus : le batik.

Candirejo, Dwi et sa famille

Candirejo est une communauté de gens modestes, souvent pauvres. La viande rouge, le pizza ou une sauce tomate sont très rares ici, comme l’eau chaude, internet, ou l’électricité… On est en pleine forêt et ils ont décidé de former une coopérative pour essayer de  développer un type de tourisme non massif, intéressé par le contact avec la nature, le respect de leurs coutumes et qui a envie de partager avec eux leur quotidien ( petit travaux  à la maison). L’argent récolté est utilisé pour acheter de la nourriture et envoyer leurs enfants à l école. J ai passé 5 jours inoubliables avec  Dwi, une femme douce de 35 ans, son mari et leurs trois enfants .
Avec Dwi j ai visité le marché de la ville, les ateliers chez l’habitant de batik, l’atelier de céramique et un artisan sculpteur de pierre volcanique.. eh oui.. faut pas oublier qu’on est au pied d’un grand volcan, le Gurung Merapi, loin d’être inactif…Candirejo est surtout à 3 kms de Borobodur où l’on peut visiter le plus grand temple buddiste au monde (si on exclut Angkor wat en Cambodge, né comme temple hindou).

Acheter sans consommer

Un jour Dwi avait faim je lui ai offert mes biscuits au chocolat achetés à l’aéroport auxquels je n avais pas touché. Je lui dit de prendre tout le paquet et elle me regarde et me dit : pourquoi? Pourquoi tu les a acheté si tu ne le manges pas? Cette phrase je ne l’oublierai jamais. Nous les occidentaux on achète sans consommer, juste pour avoir. Eux ils achètent car ils en ont besoin.
Ce séjour restera pour toujours en moi comme une de plus enrichissantes expériences de ma vie. Encore aujourd’hui j’ai devant mes yeux les danses traditionnelles des adolescents dans la rue, les prières des musulmans à 4h de mat (l’incroyable histoire de l’ile de Java est celle d’être un extraordinaire mélange des traditions hindou, boudhistes et aujourd’hui musulmanes… ), le lever du soleil au sommet des champs cultivés, le mysticisme du temple de borobodur et les leçons de Dwi au gamelan (plusieurs instruments à percussions typiques de l’île de Java.). Mais surtout je n oublierai jamais le sourire de Dwi et de ses enfants et cette phrase : Laura you are a super woman ! Normally people comes here in two or a little group.. you are just you.. alone.. why? Je lui ai dit: je ne suis pas seule, je suis avec toi et entouré des beautés je ne pourrai pas demander plus.

Ateliers de Batik

Pour finir ce récit, voici quelques photos des ateliers visités à Candirejo, petit village au cœur de l’île de java, à trois kilomètres de célèbre temple de borobudur et à Ubud (Bali) ainsi que la marque Uluwatu.

La technique du batik est vieille depuis plus de mille ans. Elle est connue en Afrique, comme en Inde ou en thailande. Mais c est en Indonésie et en particulier dans les îles de Java et Bali que cette technique a atteint un niveau de perfectionnement incomparable. Le mot “batik” provient du javanais “tik tik” qui signifie point. Ils existent trois façon de faire du batik :  à la main , à tampon ou a impression.

Les plus anciens et certainement plus couteux et raffinés sont ceux faits à la main.  On commence par dessiner le motif décoratif sur papier de soie, ensuite on calque le dessin sur des tissus ( soie ou plus souvent du coton). Après cela on couvre les zones qui ne doivent pas être touchées par la teinture avec de la cire ( normalement dans les batik javanais il y a trois ou quatre, parfois cinq couleurs différentes en commençant par la plus claire pour finir par la plus foncée). On peut utiliser un pinceau ou le traditionnel “canting”, espèce de pipe avec un réservoir où il y a la cire (on peut utiliser des cantings avec des trous plus ou moins fins, cela dépend du dessin ). On passe ensuite au premier bain de teinture. A candirejo j’ai pu voir comment ils réalisent les couleurs à travers des minéraux ou d’écorces de bois ou des fleurs qu’ils mettent à macérer. Après la première teinture on fixe la couleur ( sel ou un mix de minéraux). Puis on étale le tissu et on laisse sécher. On enleve la cire à l’eau chaude et on recommence le même processus sur les zones du dessin qu’on veut épargner de la teinture.
Si vous voulez avoir plus des renseignements sur les types de dessins traditionnel javanais  voici un blog très intéressant : http://www.decokado.com/tissu-batik/qu-est-ce-que-le-batik.html
Une belle découverte est aussi cette styliste français qui réalise la collection en batik. Elle a sa boutique à Paris :
http://www.marie-labarelle.com/textiles/le-batik-quest-ce-que-cest/

La marque Uluwatu

J’ai découvert la marque Uluwatu pendant mon séjour à Bali. Le nom de la marque est issu d’un temple au bord d’une époustouflante falaise au nord de l’île de Bali. Les vêtements, rigoureusement réalisés à la main ou avec des anciennes machines à coudre, sont dans matières souples et naturelles ( coton, soie, lin). Le travail de broderie est confié a des mains expertes qui réalisent, à travers la technique de l’entaille avec des petites ciseaux, des motifs décoratif autochtones. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’offrir la superbe robe en mousseline de soie blanche que vous voyez en photo.

Uluwatu
Uluwatu

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